En appelant à la solidarité nationale avec toutes les victimes de ce fléau, le CIFORDOM tient à préciser les points suivants :
Les informations qui nous viennent de nos relais habituels, des réseaux sociaux et des informations officielles ou des médias, nous incitent à souhaiter que les urgences soient définies avec justice et dans le respect de l’égalité républicaine et que la solidarité nationale soit mise en œuvre sans réserve.
Passés les premiers indispensables secours et les mesures d’urgence, le CIFORDOM souhaite rappeler qu’Irma n’a pas surgi subitement, il avait été annoncé longtemps avant et sa forte puissance connue. N’était-il pas possible d’évacuer vers la Guadeloupe et la Martinique les personnes les plus vulnérables et les plus menacées ? Aux Etats-Unis, Irma a conduit les pouvoirs publics à encourager les départs et à les organiser.
Passées la détresse, la tristesse, l’inévitable émotion, et l’affirmation de la légitime solidarité, le CIFORDOM dont la réflexion est toujours de tirer profit des expériences du passé se doit de rappeler aux autorités régionales et nationales, aux élus de tous bords politiques que nos pays sont situés en zone cyclonique.
Comment alors ne pas parler de « Culture » et de « Politique » ?
Nombreux sont les compatriotes, réagissant à la ruée à la dernière minute dans les supermarchés de Guadeloupéens dévastant les rayons proposant les produits nécessaires en cas de cyclone, qui nous ont fait observer que nous ne sommes plus, dans les Outre-mer, en phase avec les réalités de ces régions qu’ils s’agissent de la Réunion, de la Martinique, de la Guyane, ou autres pays d’Outre-mer.
S’agissant de la Guadeloupe, le CIFORDOM veut rappeler qu’il y’avait un « genre de vie » guadeloupéen et donc une culture cyclone que nos parents connaissaient et respectaient. Il n’y a pas quatre saisons en Guadeloupe, donc pas d’été, pas d’hiver, mais une saison cyclonique que nous a rappelé le Cyclone Hugo en 1989 et plus lointain le dévastateur cyclone et tremblement de terre de 1928 ; et que nous rappelle aujourd’hui « Irma »
Etre français et vivre son environnement climatique et culturel est possible et souhaitable. Nous savons que d’autres cyclones frapperont, plus nombreux et plus forts nous prédisent les météorologues et peut-être aussi des éruptions volcaniques. Lors de la reconstruction, il faudra reconstruire certes, mais aussi revoir et faire appliquer les lois du littoral, pour à la fois éviter aux plus pauvres de mourir en cas de cyclone et aux nouveaux venus riches de construire des pieds dans l’eau.
L’approfondissement de la décentralisation s’impose et l’opposition à toute métropolisation de nos Outre-mer également. Sachons nous opposer à la modernité qui tue les valeurs qui nous ont été inculquées : continuons à nous occuper de nos parents, continuons à éduquer nos enfants, sachons dire non !
Ayons l’esprit critique, tous les chroniqueurs ne sont pas experts : Tout ce qui est bon pour Paris, Lyon ou Marseille est-il bon pour Pointe-à-Pitre, Fort-de-France, Saint-Denis de la Réunion ou Cayenne ? Nos élus devraient en être conscients !
Irma a révélé au monde la réalité de la société Saint-Martinoise, une société à deux vitesses où on vit séparé : les riches et les pauvres, les très pauvres même; une société de yachts et de cases insalubres côte-à-côte; une société de caviar et de langoustes pour une petite minorité où le racisme et la xénophobie pointent aisément du nez.
Le CIFORDOM sollicite, comme il l’avait fait en 1989, après le passage du cyclone Hugo, les municipalités, les collectivités, l’Etat à voter une aide conséquente en faveur des communes touchées et des habitants les plus démunis.
Le CIFORDOM sollicite également les entreprises qui réalisent une part importante de leurs chiffres d’affaires en Outre-mer : Air France, Air Caraïbes, Orange, SFR, Bouygues Télécom, etc…pour qu’elles participent à l’élan de solidarité.
Enfin, pensant à l’avenir, le CIFORDOM se déclare favorable à ce qu’une commission d’enquête parlementaire soit mise en œuvre pour déterminer s’il était possible de faire mieux et, en tout cas, de tirer des enseignements pour les prochains cataclysmes.
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José PENTOSCROPE
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