Mémoire de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions
« Sois dans ce monde comme un étranger ou un passant »
Rapporté par al Bukhârî
Le Président de la République française, Monsieur François HOLLANDE, a présidé ce 10 mai, la 11ème journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions dans les jardins du Luxembourg à Paris. Dans son allocution, il a annoncé la création de la « Fondation pour la mémoire de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions » et c’est Lionel Zinsou, ex-Premier ministre du Bénin, qui « présidera la mission de préfiguration de cette fondation pour une mise en œuvre à l’automne prochain ». Pour l’occasion plusieurs ministres étaient présents dont la ministre des Outre-mer George Pau-Langevin mais également l’ancienne Garde des Sceaux Christiane Taubira, et Jean- Marc Mormeck, Délégué Interministériel à l’Egalité des Chances des Français d’Outre-Mer. Toutefois le militant américain pour les droits civiques, le révérend Jesse Jackson, compagnon de route de Martin Luther King fut le personnage marquant de cette journée.
Le CIFORDOM salue la qualité de cette Cérémonie du 10 mai et adresse ses félicitations à Madame George Pau Langevin. Par ailleurs, l’annonce du Président de la République conforte l’action du CIFORDOM en faveur de l’Histoire et la Mémoire, participe à la consolidation du principe de laïcité et contribue par conséquent à relever le défi du Vivre ensemble dans le respect de la diversité culturelle et identitaire au sein de la Nation. Nous devons toutefois rester vigilants et faire en sorte que les originaires d’Outre-mer soient entendus par la mission de préfiguration. Commémorer le 10 mai, c’est mettre l’humain au centre des préoccupations le temps d’une journée, comment alors ne pas évoquer le sort des migrants ?. Les 4 siècles de traites négrières transatlantiques constituent une période de migrations forcées qui a engendrée des répercutions irréversibles à l’échelle mondiale tant sur le plan humain, démographique, économique et politique. Il s’agit aujourd’hui d’assumer ce pan de l’histoire de l’humanité et ses conséquences.
Concernant la question très actuelle des Migrants, il est bon de rappeler que l’Afrique est le premier point de départ des migrations dans l’histoire de l’humanité. Après une évolution de plus de 6 millions d’années, les principales causes des migrations, forcées ou non, n’ont guère changées. C’est pourquoi il y a une exigence à un meilleur traitement des réfugiés partout dans le monde. Concernant les réfugiés économiques en Europe de nombreux travailleurs sont sans papiers et demeurent dans une grande précarité. La Convention Internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille peine à s’appliquer dans les pays européens signataires. S’agissant les migrants qui fuient des pays en guerre, et qui peinent à trouver asile cela est révélateur d’une grande carence en matière de solidarité internationale. Bien trop de barrières principalement morales empêchent une réelle prise de conscience internationale et la mise en œuvre de politiques de gestion à la hauteur des crises migratoires actuelles.
Pourtant, il y a urgence à donner la priorité aux valeurs essentielles qui placent l’humain au centre des préoccupations de façon permanente. A plus ou moins brève échéance, les causes et enjeux climatiques ne nous laisseront guère le choix et amplifieront davantage les problèmes posés par l’ensemble des crises migratoires .