Dans le climat délétère actuel de notre pays, marqué par des surenchères xénophobes et des logiques de bouc émissaire, que des milieux politiques dominants n’hésitent pas à exploiter sans vergogne, et qui, sont à juste titre dénoncées par SOS Racisme et l’Union des Etudiants Juifs de France-, faudrait-il voir un simple hasard dans le fait qu’un crime barbare, particulièrement choquant, vient d’être commis contre des citoyens manifestement choisis pour leur appartenance musulmane, antillaise et juive ?
Le CIFORDOM s’incline avant tout devant la douleur éprouvée par les familles et amis des victimes. Ces familles endeuillées méritent le soutien de la nation et l’expression de la solidarité humaine.
S’il est légitime qu’un moment de recueillement national soit en la circonstance observé, il n’en reste pas moins que la meilleure réplique à mettre en jeu est celle de continuer à agir et à débattre pour la sauvegarde du bien-vivre ensemble dans notre pays, sans tomber dans le piège de l’union sacrée.
Si des communautés musulmanes et juives sont officiellement reçues à l’occasion d’événements ou de faits marquants qui les concernent –comme récemment déjà les interventions du premier ministre au sujet de la viande halal-, n’est-il pas discriminatoire, eut égard aux valeurs républicaines, en ce qui concerne la victime antillaise du crime de Montauban, qu’une démarche semblable n’ait pas été envisagée par les pouvoirs publics en faveur des Français d’outre-mer ? Serait-ce que les organisations de ces derniers, pourtant nombreuses à intervenir dans la vie nationale et courtisées par les partis politiques en période électorale, sont encore trop peu responsables et structurées pour être jugées dignes d’une considération durable ?
N’est-il pas temps d’y remédier – l’union faisant la force – par un regroupement significatif de leurs diverses composantes ? Le génie de la France hexagonale et d’outre-mer n’en rayonnerait que mieux.
José Pentoscrope, Président du CIFORDOM