Le CIFORDOM et ses membres, par le biais de son Président José Pentoscrope viennent d’apprendre le décès de Dominique DEBLAINE. Nous présentons, en son nom, nos condoléances attristées pour la perte de cette autrice qui en 2012 fut lauréate du Prix Littéraire FETKANN ! Maryse Condé pour son recueil PAROLE D’UNE ILE VAGABONDE dans la catégorie poésie.

Dominique Deblaine, par son récit poétique, donne la parole à sa terre, La Guadeloupe. Une terre comme l’autrice le précise qui a  » une mémoire maternelle, historique et sociale. » C’est l’île de la Guadeloupe qui parle avec un souffle césairien rappelle Raphaël Lucas son préfacier.
« Moi, île bonté, île têtue, île refuge; moi île alcool, île poussière, île boucan, île vomissures, ile aux abois ; île lassitude, île solitude, c’est moi que l’on prend, que l’on pille, que l’on souille, que l’on fait sienne, puis qu’on roule dans la boue. Et mes ailes supportent le saccage, l’entassement, la frénésie terrifiante. »

Maître de conférence à l’université de Montesquieu Bordeaux 4, universitaire prolixe, elle est à l’origine de plusieurs nouvelles et de récits poétiques. Dominique Deblaine a participé à plusieurs colloques et a dirigé des ouvrages universitaires ou son sens critique est très important.
L’écriture pour cette auteure est un acte de responsabilité primordiale avec humilité elle dira;  » Je crois qu’écrire, c’est avoir le souci de l’autre et le souci de soi, s’affranchir des préjugés, s’abstenir de présupposés, ne point faire œuvre de mauvaise foi, se garder des dogmes; en somme comme le disait Spinoza, penser à tout prix, même contre soi.
J’ajouterai même penser contre soi, car il y a une responsabilité dans l’écrit, peut-être même une posture à tenir puisque rien n’est innocent. »

Nous perdons une grande écrivaine à l’âge de 69 ans toujours soucieuse d’écrire pour le bien de l’humain.