Innovation, audace, une cérémonie Lumières
« Victor Hugo disait : »Il y a deux manières de passionner la foule au théâtre : par le grand et par le vrai. Le grand prend les masses. Le vrai saisit l’individu ». Ces mots résonnent profondément en moi, car ils expriment parfaitement l’équilibre que je cherche à atteindre dans mon travail : toucher à la fois le grand public et chaque spectateur individuellement. C’est avec ces mêmes convictions que j’ai conçu cette cérémonie. Sortir du Stade c’est déjà opérer une ouverture vers le plus grand nombre et – de la même façon que Paris se transforme en stade – la ville entière devient la grande scène de la cérémonie. L’entrée des athlètes par le fleuve en grande pompe évoque l’antique pompa romaine. Longeant de nombreux monuments, comme s’ils traversaient l’Histoire de France », résume Thomas Jolly.
Une cérémonie grandiose et unique, innovante et audacieuse.
La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris a mis en exergue les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité, devise de la République qui intègrent celles de parité, de sororité et d’inclusivité.
C’est aussi une ode à la diversité.
« La cérémonie a parlé du monde à la France et de la France au monde » comme le souhaitait l’historien Patrick Boucheron.
Douze tableaux célébrant les femmes et les valeurs se sont succédé : « Enchanté » (après le pont d’Austerlitz), « Synchronicité » (en face de Notre-Dame), « Liberté » (face au Pont- Neuf), « Égalité » (sur le pont des Arts), « Fraternité » (sur la passerelle Léopold-Sédar- Senghor), « Sororité » (pont Alexandre III), « Sportivité » (Grand Palais), « Festivité » (passerelle Debilly), « Obscurité » (pont d’Iéna), « Solennité » (au Trocadéro). Avant l’Éternité (au pied de la tour Eiffel).
D’Aya Nakamura devant l’Académie Française faisant se déhancher la garde républicaine, que nous avions soutenue au moment de la honteuse polémique à Axelle Saint-Cirel, la mezzo-soprano guadeloupéenne qui a fait de sa performance l’un des moments les plus forts de la soirée en chantant la Marseillaise sur le toit du Grand Palais, au défilé de mode déjanté, la France a célébré les valeurs du sport, celles de la République et la beauté et à Céline Dion disant son amour de Paris du haut de la Tour Eiffel.
La cérémonie a montré le futur dans l’écrin du passé. Notre avenir dans le creuset du passé.
Elle a aussi été innovante d’un point de vue technique.
Allumée par les athlètes olympiques français, Marie-José Pérec et Teddy Riner, d’origine Guadeloupéenne, la flamme olympique s’est élevée doucement dans le ciel nocturne. En clin d’œil aux frères Montgolfier, pionniers français de la montgolfière dont les premiers modèles ont pris leur envol en 1783 au même endroit que la flamme olympique, le concepteur de la vasque, Mathieu Lehanneur, a créé quelque chose d’inédit dans l’histoire des Jeux olympiques. La conception de la flamme olympique de Paris 2024 est très différente de celle des jeux précédents, car elle est alimentée par de l’électricité plutôt que par des combustibles fossiles. L’anneau à la base du ballon abrite 40 lumières LED qui éclairent un nuage de vapeur d’eau produit par 200 buses de brumisation à haute pression pour donner l’effet de scintillement et de fumée de vraies flammes.
L’électricité et l’eau sont acheminées depuis le sol jusqu’à la structure du ballon dans les airs, alimentée par EDF, partenaire de Paris 2024, une flamme sans combustion d’énergie fossile, une flamme faite d’eau et de lumière.
Plus que jamais, Paris est La ville lumière des Jeux Olympiques. Elle éclaire la voie.
De la flamme olympique d’où a jailli cette cérémonie audacieuse qui a mis en valeur des enfants de l’immigration ou des outre-mer : Jamel Debbouze et Zinédine Zidane pour l’ouverture, Marie-José Pérec et Teddy Riner pour la vasque, nous émettons le vœu que notre France retrouve dès demain sa flamme de l’Humain, et sa vocation de terre d’asile, regardant les migrants avec le cœur qui fît d’elle jadis le pays des droits de l’homme.