10ème CEREMONIE du Prix FETKANN !

 Mémoire des pays du Sud, Mémoire de l’humanité

Café de Flore le 14 novembre 2013

                

Madame la Déléguée Interministérielle à l’égalité des chances des français d’outre-mer,

Excellence, Madame l’Ambassadeur d’Haïti en France

Mesdames et messieurs en vos grades et qualités

Mesdames, Messieurs  les Editeurs présents,

Chers collégiens du jury jeune

Mesdames, Messieurs,

 

Je suis heureux de vous accueillir encore au Café de Flore pour la dixième année consécutive pour prendre connaissance ensemble des résultats des travaux des jurys du Prix FETKANN !, Mémoire des Pays du Sud, Mémoire de l’Humanité,

On pourrait se demander à quoi ça sert de se retrouver ici chaque année, depuis tant d’années, pour dire, et pour affirmer, ce qui nous parait essentiel pour notre avenir par nos choix de lecture et donc d’écriture de femmes et d’hommes de progrès.

Mais la réponse devrait être  évidente pour nous toutes et tous ici rassemblés car l’actualité ces jours-ci ne nous a pas épargné, n’a pas épargné la France. Les attaques basses dont ont été victime une citoyenne française, Christiane Taubira, Ministre de la justice, montrent à l’évidence combien les traces de la pensée française née de la période de l’esclavage sont encore vivaces et dévastatrices.

Et de dénoncer une fois de plus le code noir et ceux qui dans notre pays sont prisonniers de la même ambiguïté.  On peut voir par exemple un Voltaire, dans son « Candide » dénoncer l’inhumanité des conditions de la production sucrière aux colonies, tout en situant le nègre, dans son  « Essai sur  les Mœurs » entre le singe et l’homme.

Et que penser de la loi de février 2005, faisant l’éloge de la colonisation française en Algérie, que penser du discours de Dakar du Président Sarkozy, enfin que penser du débat sur l’identité nationale ?

Vous le voyez, mesdames et messieurs, nous en avons si peu fini avec les séquelles de cet imaginaire colonial.

L’Histoire, le souvenir et la Mémoire que veut faire vivre le Prix FETKANN ! pour amener une société équitable, ont inspiré des français illustres : Le général de Gaulle s’est exprimé en ces termes : «  Le souvenir n’est pas seulement un pieux hommage rendu aux morts, mais un ferment toujours à l’œuvre dans les actions des vivants » et Aimé Césaire écrivait : « Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir »

Pourquoi s’en prend-on aujourd’hui aux Roms, aux immigrés, pourquoi l’Europe n’est-elle pas sociale ?

Les livres qui sont sélectionnés par le Prix FETKANN ! sont dans l’esprit de la devise républicaine : Liberté, Egalité, fraternité. Ces plumes plaident  pour un modèle plus juste, plus égalitaire. Ces plumes plaident pour le bien vivre ensemble.

Le Prix FETKANN ! est militant et ambitieux, et l’actualité nous force à devenir « résistants »  Le Prix FETKANN ! se veut d’excellence à l’image du Prix Nobel son modèle, il est la vitrine des écrivains, des historiens et des poètes qui interpellent et veulent changer le monde.

Le Prix littéraire FETKANN ! est un Prix universel, et met l’homme au centre des préoccupations.

Le Prix littéraire FETKANN ! est un Prix républicain, et nous voulons vous présenter les grandes figurent dont ils se réclame. Ils  se nomment : Toussaint Louverture, l’Abbé Grégoire, Victor Schoelcher, Louis Delgrès, la Mulâtresse Solitude, Jean Moulin, Stéphane Hessel, mais nous n’oublions pas tous les héros de la liberté, c’est à eux que nous devons d’être aujourd’hui, ici, rassemblés pour rendre un hommage à Christiane Taubira, injustement injuriée, à Aimé Césaire un des pères de la Négritude, à Edouard Glissant, le père du Tout-Monde et à Alexandre Dumas le père des trois Mousquetaires.

Je voudrai terminer par cet extrait  d’un poème d’un élève de 6ème au collège Charles MUNCH de Grenoble, candidat au concours : « Un regard sur les Outre-mer » organisé par le CIFORDOM

« L’inconnu peut intriguer

Mais il faut de la tolérance

C’est toujours une grande chance

Que l’on soit tous particuliers ».

 

José PENTOSCROPE

Président du CIFORDOM

Initiateur du Prix FETKANN !