Un Women show n’est jamais facile!
Et dans une triste évocation – il s’agit du premier témoignage d’une femme esclave originaire des Bermudes publiée en 1931 à Londres- Souria Adél montre l’étendu de son talent.
UN RETOUR A NE PAS MANQUER;

Premier témoignage d’une esclave sur sa condition, écrit avant l’abolition de l’esclavage en 1831 dans les colonies britanniques, Mary Prince raconte avec pudeur et retenue son incroyable odyssée. Née aux Bermudes, vendue à l’âge de douze ans, elle est « ballottée » de maître en maître, d’île en île, jusqu’à Antigua. Puis elle suit son dernier propriétaire en Angleterre où elle demande son affranchissement. Restituant son parcours et son combat, Mary Prince va dépeindre avec humanité la réalité, ou plutôt les différentes réalités de la vie des esclaves : le quotidien d’une esclave de maison, d’une esclave dans une saline ou encore des esclaves dans les champs. Elle nous fera ressentir l’enfer de vivre sous le joug de maîtres tout-puissants, qui ont tous les droits et peuvent donc, au gré de leurs caprices, battre, tuer, abuser, torturer… Arrivée esclave, Mary Prince est devenue immédiatement libre en Angleterre puisque l’esclavage n’existait pas dans le Royaume Uni. Mais elle devra encore se battre pour retrouver son mari aux Antilles sans retourner à sa condition d’esclave, l’esclavage ayant toujours cours dans les colonies. Dans le contexte de l’époque, Daniel Maragnès dans l’édition La Véritable Histoire de Mary Prince chez Albin Michel, souligne l’audace de cette prise de parole qui va bien au-delà d’un simple texte autobiographique. En effet, ce témoignage présente un intérêt exceptionnel tant du point de vue politique qu’historique : politique, car le XIXe siècle voit aboutir la lutte pour la suppression de l’esclavage historique, parce qu’il nous oblige à entendre une voix que l’on condamnait au silence. La bouleversante histoire de Mary Prince nous rappelle que l’esclavage est un crime contre l’humanité.

 

Affiche Mary Prince