Rencontre avec le chercheur Guillaume HERVIEUX,
Prix Littéraire FETKANN ! de la Recherche 2012
« MÉMOIRE DES PAYS DU SUD / MÉMOIRE DE L’HUMANITÉ »
Primé pour L’Ivresse de Noé, Histoire d’une malédiction paru aux éditions Perrin, Guillaume HERVIEUX explore le mythe de la malédiction de Cham. Il démontre comment un mythe a été exploité par l’homme pour justifier l’esclavage et la colonisation. Grace à un travail minutieux de recherche et de mise en perspective des informations collectées, Guillaume Hervieux, ouvre plusieurs débats notamment sur un inceste présumé entre Noé et Cham, la couleur de peau de Cham – Cham et Canaan, étaient-ils Noirs ? – et le véritable objet de la malédiction de Cham : la conquête de la Palestine.
Présentation par l’auteur
» Selon Luther, il faut en revenir au péché originel pour comprendre celui de Cham. Il s’agit de ne pas juger son prochain, quand bien même il se trompe. Cette tâche revient à Dieu. Cham a perdu le respect de son père Noé en le condamnant moralement. Au lieu de couvrir lui même son père, il révèle la situation à ses frères pour se moquer de Noé. Ce qui finalement, dit Luther, n’aurait dû être qu’une simple faiblesse du père, Cham en fait une occasion de se glorifier. Le vice du péché originel, celui que commet Cham, dit Luther, est un vouloir démesurément prétentieux et c’est dans la faute d’autrui que le pécheur cherche sa réputation. Ce dernier a donc perdu la crainte de Dieu. Mais les péchés des autres ne nous confèrent pas le droit de juger. Au contraire, le chrétien doit garder un cœur attentif aux autres et les soutenir dans l’épreuve. La malédiction concerne uniquement ceux qui demeurent dans l’impiété de Cham. Les croyants règnent, mais seulement par la foi, la bénédiction spirituelle leur suffit. Ils abandonnent aux impies la possession des royaumes. Le Pape et les Turcs connaissent le jugement que nous portons et nous les tenons tant l’un et l’autre pour le véritable antéchrist. On peut constater que la compréhension de la malédiction de Cham par Luther, n’a rien de commun avec l’idée commune que l’on s’en fait, c’est à dire que les Noirs seraient maudit par le Dieu biblique et destinés à l’esclavage. Le commentaire de Luther sur cette malédiction n’est qu’une des nombreuses opinions qui ont parcouru les siècles. Luther reste proche de la tradition d’interprétation théologique. Mais alors pourquoi ce mythe est-il sorti de son rôle premier pour servir à de multiples occasions à justifier l’esclavage de certaines catégories de populations, la conquête de certaines terres, l’infériorité de certains peuples ou religions. C’est ce qu’il nous faudra éclaircir. «
L’auteur
Guillaume Hervieux est né en 1968 à Paris.
Après une formation de Naturopathe et de Psychothérapeute, il obtient une Maîtrise de Théologie à la faculté protestante de Montpellier en 2001. Thème du Mémoire : » Le Déluge en Question. Réflexions concernant l’histoire de la transmission d’un mythe« .
En 2003, c’est à l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix-en-Provence qu’il poursuit ses études avec un DESS de Médiation interculturelle et dialogue interreligieux. Son mémoire porte alors sur « les mariages interculturels » avec comme directeur, Bruno Etienne.
« Christianisme, Islam et Esclavage. Critique et enjeux des discours qui alimentent la guerre des Mémoires » est le titre de son mémoire pour son Master de théologie qu’il a effectué en 2005 à l’université Marc Bloch de Strasbourg.
Bibliographie
« Les préjugés culturels et religieux » (P.R.I.S.C), pour le CONSEIL de l’EUROPE en 2004
« La Bible, le Coran et l’esclavage ». Editions de l’Armançon, 2008
« L’Ivresse de Noé. Histoire d’une malédiction ». Editions Perrin 2011
Contacts
Attachée de presse Cifordom
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Editions Perrin
76 rue de Bonaparte – 75006 Paris
Tél : 01 44 41 35 00
À propos du Prix Littéraire FETKANN !
Le Prix Littéraire FETKANN ! créé par José PENTOSCROPE, Président du Centre d’Information, de Formation, Recherche et Développement pour les originaires d’Outre-mer (C.I.F.O.R.D.O.M.), intervient dans le cadre de l’application de la loi Taubira-Delannon du 10 mai 2001 qui reconnaît la Traite négrière et l’Esclavage comme crimes contre l’Humanité. Il s’agit de faire vivre concrètement cette loi en faisant avancer les idées de progrès et d’humanisme dans le monde. Ce prix récompense des oeuvres littéraires qui mettent l’accent sur les principes républicains « Liberté, Égalité, Fraternité » et favorisent le travail de mémoire des pays du sud et de l’Humanité toute entière. Il est un complément du concours René CASSIN organisé par la Commission consultative des droits de l’homme en partenariat avec le ministère de l’Education Nationale. Il a été décerné pour la première fois à Paris en 2004, année proclamée par l’ONU « Année de Commémoration Internationale de Lutte contre l’Esclavage et de ses Abolitions ».
Le Prix Littéraire FETKANN ! est ouvert à tous les citoyens du Monde quelque soit leur race, leur âge et leur nationalité.
Le Prix Littéraire FETKANN ! comprend quatre catégories :
– Prix FETKANN ! de la Mémoire ouvert aux auteurs édités ou non, il récompense un ouvrage de fiction ou documentaire.
– Prix FETKANN ! de la Jeunesse ouvert aux auteurs mineurs et aux auteurs d’ouvrages destinés aux jeunes, sans limite d’âge, il récompense une oeuvre de fiction ou un essai.
– Prix FETKANN ! de la Poésie ouvert aux auteurs édités ou non, il récompense un recueil de poèmes.
– Prix FETKANN ! de la Recherche ouvert aux étudiants inscrits dans une université francophone et aux chercheurs confirmés, il récompense un travail de recherche.